EDITO, par Loiréadd’
2022 commence sur un étrange sentiment de déjà vu…
Nous sommes devenus au fil des mois des experts de l’adaptation face à la crise sanitaire. Cette rentrée est placée sous le signe d’un retour en télétravail pour les salariés de Loiréadd’ mais nous n’en sommes pas moins mobilisés pour construire une offre de formation pertinente et des rencontres thématiques (présentielles ou distancielles) qui s’adapteront aux contraintes du moment.
Mais Janvier c’est aussi le 3ème Dry January et Loiréadd’ s’y associe pleinement et en profite pour vous annoncer ici la nouvelle version de son simulateur d’alcoolémie ALCOOLADD’.
Janvier c’est aussi le temps des adhésions… alors merci de nous soutenir !
Renouveler votre adhésion à Loiréadd’, c’est marquer votre indéfectible soutien, il nous motive plus que jamais à avancer pour vous. Pour plus de simplicité vous pouvez régler les 10 € de l’adhésion annuelle directement en ligne via Helloasso.
Si vous en faites la demande vous recevrez un reçu d’adhésion.
Si vous lisez ce texte, vous pensez peut-être déjà à faire le point sur votre rapport à l’alcool.
Nous sommes nombreux·ses à nous dire que l’on boit parfois un peu trop souvent ou que ce serait bien de faire un break. #LeDéfiDeJanvier est un moyen idéal pour faire une pause dans notre consommation et revoir notre relation à l’alcool.
Il faut seulement quelques semaines pour casser une habitude… et cela suffit à s’engager dans un rapport peut-être plus modéré et plus sain dans notre consommation à long terme.
Le Dry January : des effets bénéfiques évalués
À l’origine, le Dry January est une expérience britannique lancée par Alcohol Change UK en 2013. Depuis, les chercheurs en ont évalué les effets bénéfiques. Ce que nous vous disons ici a donc été mesuré sur plusieurs millions de personnes dont, déjà, des milliers de Français·es !
Les bénéfices sont :
- une peau fraiche et plus belle ;
- un sommeil amélioré donc plus d’énergie ;
- une perte de poids ;
- une économie d’argent ;
- une meilleure santé puisque l’arrêt durant un mois fait un bien considérable au corps ;
- et un merveilleux sentiment de victoire et de fierté !
Pourquoi s’inscrire à la campagne ?
Les personnes qui s’inscrivent à la campagne ont plus de chances de tenir le mois. Là encore, c’est prouvé !
Vous pourrez recevoir les e-mails avec les recettes, les trucs et astuces pour trouver des alternatives à l’alcool, des conseils d’experts, les lieux partenaires,… mais aussi trouver du soutien et de l’aide en cas de souci !
Loiréadd’ est partenaire du Dry January 2022. Il reste quelques affiches et flyers, goodies, disponibles sur simple demande.
Le nouveau simulateur d’alcoolémie ALCOOLADD’ version 2022 est en ligne, nous vous le présenterons plus en détail dans la prochaine newsletter !
Nouveau programme de formation 2022 :
3 formations indépendantes mais complémentaires qui s’adressent aux novices en addictologie comme aux professionnels aguerris qui souhaitent découvrir d’autres approches.
Ces 3 formations par regroupement sont également déclinables sur site, adaptables en fonction de vos objectifs. Nous sommes à l’écoute de vos besoins.
Contactez-nous par mail
“LANGAGE COMMUN EN ADDICTOLOGIE”
le 29 Mars 2022
(sous réserve de conditions sanitaires favorables)
Pensez à vous inscrire et à solliciter vos plans de formation. Loiréadd’ est certifiée DATADOCK et peut vous fournir une convention de formation.
“REPÉRAGE PRÉCOCE ET INTERVENTION BRÈVE”
le 10 Mai 2022
(sous réserve de conditions sanitaires favorables)
Pensez à vous inscrire et à solliciter vos plans de formation. Loiréadd’ est certifiée DATADOCK et peut vous fournir une convention de formation.
“INITIATION A L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL”
le 22 Septembre 2022
(sous réserve de conditions sanitaires favorables)
Pensez à vous inscrire et à solliciter vos plans de formation. Loiréadd’ est certifiée DATADOCK et peut vous fournir une convention de formation.
Reprise des Lundis de Loiréadd’ en présentiel mais dans le respect des gestes barrières.
NOUVEAUX HORAIRES 2022 :
18h – 19h30
Séance gratuite mais inscription obligatoire
À MOITIÉ...
par Sandrine MANGAVELLE, Psychologue en Addictologie
La plupart du temps, l’une des premières questions qui ouvre une consultation, c’est « comment allez-vous aujourd’hui ? »
Dans cette période hivernale où la luminosité vient à manquer, j’entends souvent « bof, moite-moite », « Oh, c’est moyen » ou « c’est mi-figue mi-raisin » ou bien encore « y a des hauts et des bas ».
Et s’agissant du contexte sanitaire actuel, il n’est pas rare d’entendre « On s’habitue », « On s’y fait », « On n’a pas le choix ! ».
Une sorte de fatalité, pour ne pas dire de résignation, s’installe.
En tant que psychologue intervenant en addictologie, mon travail est, entre autres, de rechercher le sens caché des maux, d’entendre ce que dit l’inconscient, ou encore d’interroger le lien de la personne accueillie avec son produit. Mais l’intérêt se porte également autour de ce qui vient s’exprimer là, dans l’immédiateté de la rencontre avec le patient, car tout ce qui est observable dans l’instant même d’un entretien est susceptible d’être mis au travail. Aussi, c’est précisément autour de ce temps présent de la consultation que je souhaitais orienter cet écrit, car depuis bientôt 2 ans, la rencontre avec nos patients est profondément modifiée.
Pour quelle raison ? Et bien j’y arrive… Et pour ce faire, commençons par une petite touche d’humour pour ce nouveau billet d’humeur…
Alors attention à vos Masques… Prêt…partez… !
Et oui ! Qu’il soit grand, petit, en tissu, foncé, clair, à motif ou uni, le lecteur l’aura compris, on ne peut pas passer à côté de la new fashion actuelle… j’ai nommé LE Masque… !… Bien que la tendance réglementaire soit actuellement au bleu chirurgical !… Alors chacun tente d’accorder sa partition pour jouer les mêmes notes, avec comme refrain : « Ton masque tu n’oublieras pas, ton masque toutes les 4 heures tu changeras ».
Le lecteur aura donc compris que ce préambule avait pour objectif d’introduire une réflexion autour de l’une des thématiques d’actualité, celle du port du masque. En effet, chaque jour, le même rituel avant d’entrer en relation : Mettre son masque. Pourtant non, nous ne rentrons pas au bloc pour une nouvelle intervention mais dans notre bureau pour une journée de consultation. Alors il faut nous masquer, nous installer « derrière », nous montrer « à moitié ». Aussi, je dessine les contours d’un visage et je l’imagine dans sa globalité. Je force le trait de mes expressions faciales, j’insiste sur les mots, je nourris mes paroles de toujours plus de justesse et de descriptions, tout cela afin que mon patient perçoive bien, comprenne bien, que je lui souris, que j’entends son émotion, que je ne suis ni vide, ni froide, ni indifférente à ce qu’il me transmet… Parce qu’au final tout est dans le regard…ou dans la posture…Alors parfois, je vais même jusqu’à le dire : « Vous ne le percevez peut-être plus (ou seulement à moitié ), mais ce que vous livrez là est important ». Parce que le masque nous pousse à Nommer et Décrire encore plus… Bref, une belle gymnastique faciale pour lutter contre les effets du vieillissement ou ajouter quelques rides de plus au palmarès !
Quand La rencontre tu modifieras
Qu’il soit ce qu’il est, qu’il ait la fonction qu’il a, le port du masque est une expérience. Il nous transforme physiquement, transforme notre intérieur et notre façon d’être et d’entrer en relation avec l’autre. Parfois inhibiteur, filtrant, révélateur, il est un objet intermédiaire. Au-delà de la fonction protectrice et nécessaire du port du masque, l’idée développée ici est d’apporter un éclairage sur la fonction qu’il peut également recouvrir dans le soin. En effet, le masque peut, pour nous professionnels du soin, être une barrière venant filtrer une partie des émotions, ne libérant qu’une moitié de ce que l’autre nous montre de lui-même. Mais il peut aussi être un formidable levier et permettre un accès, comme le disait Freud au sujet du rêve, à la voie royale qui mène vers l’inconscient. Nous pourrions dire ici que la présence du masque peut ouvrir une porte à ce qui était, jusque-là, refoulé et inavouable.
Il a parfois permis à certaines femmes d’oser parler de leur intimité, à certains hommes d’oser pleurer.
Quand le masque tu tomberas
Alors je pense également à ce jour où l’autre partie se révèlera. Ce jour-là, peut-être ferons-nous à nouveau connaissance… Certains de nos patients en seront soulagés, d’autres en seront bien embêtés.
En effet, un patient confie « Vous savez je suis un vrai clown. Mais j’aime pas ma bouche, je peux pas sourire !… Alors que là, je peux». Le masque agit alors ici à la fois comme protecteur et révélateur.
Un autre patient dira « Ça m’arrange, je n’aime pas mon physique. Là au moins on ne me reconnaît pas » ou bien encore « Ça protège du froid », « Ça met une distance », « au moins, je suis comme tout le monde ! ».
Derrière ces confidences, il y a l’idée sous-jacente de ne pas être vu, reconnu ou peut-être même « démasqué ». Le masque annule aussi la différence avec l’autre et met du Semblable (« Au moins, je suis comme tout le monde »). Il peut aussi permettre d’atténuer les stigmates, les traces laissées par la fatigue, le stress et les produits…
Le temps de la reconnaissance
Le verbe « Reconnaître » vient de l’étymologie « saisir, distinguer, identifier, connaître par la mémoire». « Retrouver dans sa mémoire l’idée d’une personne, d’une chose, quand on vient à la revoir ou à l’entendre » (https://www.cnrtl.fr/étymologie/reconnaître).
Aussi, à chaque consultation et à chaque patient accueilli, ce temps de reconnaissance a son importance. C’est ce qui permet d’amener de la différence et rend chaque patient unique. Il n’est pas « Un parmi d’autres » mais il est un Etre Singulier doté d’une histoire qui lui est propre. Parce qu’il y a le patient d’avant et celui d’après, celui que j’ai continué d’accompagner par téléphone sans le voir, celui que j’ai reçu avant le confinement à visage « découvert » et que je revois désormais avec un masque.
Alors, et de manière inconsciente, notre cerveau va essayer de retrouver cette information manquante. Nous avons besoin de repères et l’expérience du masque nous amène à effectuer ce travail là. Tel Proust, « à la recherche du temps perdu », je reste nostalgique de cette madeleine. Je fais appel à mes souvenirs, ou alors je construis la moitié de visage que je ne vois pas afin de l’avoir dans sa globalité.
Parce que c’est bien de cela dont il s’agit dans notre pratique actuelle… nous n’avons qu’ « à moitié… »
Parce que le masque ne filtre pas que les particules et ce vilain méchant virus, il filtre et enlève une partie énorme des émotions, nécessaires à la compréhension du sujet que nous accueillons, dans toute sa singularité.
Nous qui écoutons avec attention les paroles, les maux, les confidences,
Nous qui accueillons les larmes, les colères, les frustrations, la peur, la révolte,
Nous qui constatons les traces et les blessures psychiques de la vie,
Le masque fera-t-il lui aussi, un jour, partie de certains traumatismes du passé ou bien nous aura-t-il fait grandir, nous permettant de développer tout notre potentiel créatif ?
Alors j’imagine un jour prochain où l’on retrouvera vraiment nos patients… Non pas à moitié, mais entièrement…
EXPAIRs et l’Orspere-Samdarra organisent une journée d’étude en ligne, le 21 janvier 2022, sur le thème : « L’expérience fait-elle compétence ? Entraide, soutien et accompagnement par les pairs ».
Pour plus d’informations et vous inscrire : https://expairscompeten.sciencesconf.org/