“UN CHEZ SOI D’ABORD”
Groupement de coopération sociale & médico-sociale
EDITO
Au fil d’une décennie d’expérimentation en France métropolitaine, le dispositif Un chez soi d’abord développe l’accompagnement vers et dans le logement : de personnes en errance d’une part ; atteintes de troubles psychiques sévères d’autre part. Le cadre théorique de l’activité est celui du « rétablissement » (recovery).
Ce programme bénéficie d’un double financement de l’Agence Régionale de Santé et de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités, sous l’égide politique de la Délégation Interministérielle à l’Hébergement & au Logement (dans le cadre du plan « Logement d’abord »).
Localement, il se décline en regroupements de structures diverses coopérant pour proposer l’aide la mieux adaptée possible à la population très spécifique que nous ciblons.
À Saint-Étienne, l’expérimentation initiale par l’association Renaître (avec l’appui de la Fédération des Acteurs de la Solidarité & du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation), a débouché sur la création d’un Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale (G.C.S.M.S) associant également l’A.C.A.R.S., l’association Rimbaud, et le secteur psychiatrique du Centre Hospitalier Universitaire.
Un chez soi d’abord est donc devenu une entité juridique à part entière en avril 2021, à laquelle s’ajoute depuis cette année l’Association des Deux Collines (dans l’espoir de développer nos activités envers les très jeunes majeurs parmi le public précédemment cité).
Nous vous proposons ces quelques lignes au sujet de notre fonctionnement et de nos premiers pas, après deux ans d’existence et un an d’autonomie
Le dispositif propose un accès direct à un logement ordinaire depuis la rue, moyennant un accompagnement :
- inspiré de “l’aller vers”, c’est-à-dire qui s’adapte aux contraintes de la personne.
- incluant la pair-aidance comme traduction entre univers du public et des professionnels.
- contestant l’horizon incurable de la maladie mentale, l’absence de perspectives.
Quelques chiffres :
48 bénéficiaires accueillis sur les 55 places ouvertes, dont 1 sur 5 est une femme, moyenne d’âge de 40 ans.
Le tableau ci-dessous présente les lieux de vie, au moment de l’orientation, des 18 nouveaux admis de l’année 2021, avec comparaison aux taux sur l’ensemble des sites nationaux.
Les particularités de notre travail résident dans :
- La séparation de l’orientation et de l’accompagnement, par souci d’impartialité : le SIAO enregistre les candidatures et anime les commissions d’admission, composées de représentants des membres du GCSMS.
- Le caractère quasiment inconditionnel de l’inclusion au programme : le logement est considéré comme un droit fondamental, quelle que soit la relation à la psychiatrie, aux prescriptions ou… aux consommations.
- L’absence de coercition envers les bénéficiaires, autant que faire se peut et aussi longtemps que possible : l’essentiel de l’alliance thérapeutique est construite autour des souhaits et volontés de ceux-ci.
- La volonté de travailler à la participation des personnes accompagnées : organisation des activités collectives, assemblées de locataires, assemblées générales et rencontres nationales…
- Le principe de référence collective entre locataires et professionnels : nous veillons à ne pas produire d’effets de dépendance interpersonnelle (c’est l’équipe complète qui est l’interlocutrice des personnes suivies), ni de dépendance institutionnelle (nous veillons aux partenariats extérieurs : hôpital, libéraux, etc).
- L’horizontalité pluriprofessionnelle & interdisciplinaire : la demi-douzaine de corps de métiers représentés coopère à égalité, en fonction de son champ de spécialité, pour offrir une aide la plus complète et cohérente possible.
L’effectif salarié actuel, dont la moitié est présent depuis la création, se compose de :
- 1 directeur
- 1 coordinateur
- 2 stagiaires, apprentis ou étudiants de divers cursus en permanence.
- 1 technicien éducatif garant de l’entretien de l’habitat,
- 1 conseiller en économie sociale et familiale garant du droit logement.
- 1 éducatrice spécialisée veillant au maintien dans le logement,
- 1 assistante sociale veillant à l’accès aux droits sanitaires & sociaux.
- 2 infirmiers de soins généraux, mais d’orientation psychiatrique.
- 1 psychiatre-addictologue
- 1 médecin généraliste formée en addictologie.
- 1 animateur en réduction des risques et des dommages.
- 3 médiateurs pairs, tournés respectivement vers la grande précarité, la santé mentale, et les consommations de substances psychoactives.
Place des problématiques addictives au sein du dispositif
Sans être une condition d’admission, ces dernières sont une caractéristique quasiment systématique de notre public. Tabac, alcool, cannabis, cocaïne, crack, opiacés, médicaments (que ces derniers soient prescrits ou non, et que l’on considère leur usage comme détourné ou pas)… Bien que ces pratiques soient souvent difficiles à documenter avec précision, il est probable que plus de 90 % de nos bénéficiaires usent de produits de façon addictive. La réduction des risques et des dommages, l’addictologie sont donc des domaines particulièrement investis en formations, données ou reçues, par l’équipe de salariés. Or le prisme d’entrée dans le dispositif demeure principalement psychiatrique : en 2021, si 16 des 18 nouveaux venus bénéficiaient d’un suivi dans cette discipline, seuls 2 voyaient un addictologue (de même que 2 seulement avaient un médecin traitant déclaré).
La diversité de ces consommations est corrélée à la variété des pathologies psychiatriques observées : si Un chez soi d’abord est destiné à l’origine, en priorité aux personnes diagnostiquées comme schizophrènes ou bipolaires… leur errance spatiale s’accompagne parfois d’une errance diagnostique due à l’absence de continuité des soins. Les nombreuses combinaisons de toxiques et de maladies observées sur le terrain, par l’équipe d’accompagnement, font donc des co-morbidités un enjeu de toute première importance pour notre activité (sur fond de déterminants psycho-sociaux très marqués).
Contact : 04 87 66 10 60 contact@ucsa42.fr
INFOS LOIRÉADD'
Ciné-Débat “Tout pour être heureux ?”
un voyage au coeur des familles
Synopsis : Jérôme, père de famille d’un naturel optimiste, craint de revivre avec sa fille ce qu’il a connu avec Cédric, son frère aîné. Beau gosse, intelligent, d’un milieu privilégié… Cédric avait tout pour être heureux. Pourtant à l’adolescence, il a basculé dans une addiction fatale aux stupéfiants et à l’alcool.
Jérôme décide de partir à la rencontre de femmes et d’hommes que l’on entend rarement : les sœurs et les frères des personnes dépendantes. Ensemble, ils vont briser les silences, rompre avec les clichés, soulager les blessures, y mêler le rire et l’espoir.
De la Champagne à la Normandie, de Paris à New York et Barcelone, la quête de Jérôme l’entraîne dans un voyage inédit au cœur des familles. Un voyage qui libère la parole pour mieux protéger nos enfants et nos proches…
« Un très beau film documentaire d’utilité publique. » (Télématin)
« Une histoire intime et universelle. » (Les Echos)
LOIREADD’, en partenariat avec le CISPD (Conseil Intercommunal de Sécurité et Prévention de la Délinquance) de Roannais Agglomération et les partenaires du groupe de travail Addictions vous proposent :
le 1er Décembre 2022 de 8h15 à 12h30 au cinéma le Rivage ESPACE RENOIR de Roanne :
UNE RENCONTRE CINÉ-DÉBAT autour du film documentaire centré sur la famille “Tout pour être heureux ?” en présence de l’auteur Jérôme ADAM , pour aborder ensemble la place de l’entourage comme facteur du rétablissement dans les soins en addictologie.
PROGRAMME :
- 8h15 : Accueil convivial
- 8h45 : Introduction de la matinée par les élus de Roannais Agglomération
- 9h-10h25 : projection du film « Tout pour être heureux ? »
- 10h25-10h45 : Pause-Café
- 10h45-11h15 : Échanges avec l’auteur Jérôme ADAM en présence de Kim BANCILLON, psychologue du Centre d’addictologie de l’hôpital de Roanne
- 11h15-11h45 : Présentation du programme « Servez-moi du répit » par Kim BANCILLON du Centre d’Addictologie de l’hôpital de Roanne
- 11h45-12h15 : “Comment mobiliser l’entourage comme partenaire du soin des addictions” par Barak RAZ, Psychologue du Centre de Thérapies familiales – service de psychiatrie intersectorielle du CH de Roanne
- 12H30 : clôture et remerciements
Les inscriptions sont à faire en ligne en cliquant le bouton ci-dessous ou directement sur l’agenda de www.loireadd.org La participation est gratuite mais les inscriptions sont obligatoires et nominatives. Attention, le nombre de place est limité.
LOIREADD’ a besoin de vous !
Pour répondre au mieux à vos attentes, merci de répondre à ces 3 questions qui nous aideront à préparer 2023
INFOS PARTENAIRES
Journée #ELSAdAURA (#ELSA France)
le 29/03/2023 à Lyon et en visio la matinée (inscriptions gratuites),
avec des sessions sur Dry January et sur #RdR en ELSA.
- Delphine RAGONNET (HCL – Hospices Civils de Lyon)
- Romain SICOT (Président ELSA France)
- Laura BERROS (ELSA France)
- Louis-Ferdinand LESPINE (Centre Hospitalier Le Vinatier)
- Mathieu CHAPPUY (Hospices Civils de Lyon, Centre Hospitalier Le Vinatier)
- Emilie ORFEUVRE et Olivier JENNY (Centre Hospitalier Alpes-Isère)
- Guillaume OUZIEL (CENTRE HOSPITALIER ANNECY GENEVOIS)
- Phuc NGUYEN (Centre hospitalier de Roanne)
- Cecile CHEVALLIER (CEIP de Lyon)
- Mario BARMAKI (Médipôle Hôpital Privé)
En 2023, le congrès de la Fédération Addiction explorera le thème « Addictions, espaces et territoires » les 15 et 16 juin 2023 à Orléans !
Nous nous interrogerons notamment sur :
- Comment réduire les vulnérabilités individuelles et sociales liées à l’environnement pour mieux prévenir le risque de bascule dans l’addiction et en réduire les risques et les dommages ?
- Comment favoriser les coopérations en limitant les effets de mise en concurrence territoriale ?
Comment aller au-devant des populations vulnérables dans la diversité des territoires ?